Elle est de ces mystérieuses fascinations Qui hantent les âmes avides d'affection. D'un regard enjôleur, elle accroche les cœurs Refroidis par l'hiver dans leurs nuits de douleur.
Ses yeux, couleur ambre, illuminent les visages Et dessinent sur la peau d'ardents paysages ; De la pointe de ses cils enveloppés d'or, Elle caresse les corps en un ultime effort
Et les enroule de sa frénésie de lumières. De son roi de père, elle est la digne héritière… La lave de l'amour, en son sein, prend sa source Et étreint les amants jusqu'au bout de leur course,
Incendiant leurs désirs et portant leurs soupirs Au firmament sous des paillettes de plaisir. De ses sourires, elle éblouit les émotions Et se plonge dans le miroir de la passion
A la recherche de la plus infime larme Edulcorant l'étincellement de son charme. Elle chante sur la vie, chasse les désespoirs, Plisse les yeux quand, au zénith de sa gloire,
Des soupirants impatients de la contempler Fixent leur regard sur son illustre beauté Sans imaginer un seul instant les ravages De leur folie à vouloir frôler ses rivages.
Si, un matin, de sa vision êtes privés Elle n'est ni à diffamer ni à condamner : Elle éprouve les assauts de la jalousie De la dame des nuages qui, en furie,
Envoie ses troupes vêtues en gris camaïeu Eteindre la flamme qui danse dans les yeux Des âmes allongées sur un lit de merveilles.