Dans la ruelle aux ombres, son pas court dans le soir ; La pluie d’automne pleure sur la ville endormie, Une pâle lueur écrase le trottoir, Diffuse la tristesse de cet instant maudit.
Le coeur crachant son souffle, les yeux cernés de peur, Elle semble voler au-dessus des pavés ; Il est certaines nuits à l’angoisse imprégnée : Elles collent à la peau, elles sentent le malheur.
Elle sait une présence, qui la suit, qui l’épie… Elle ôte à sa mémoire un éclat de bonheur Le pend à son regard pour oublier l’horreur Et changer les couleurs de l’ennui, de l’oubli.
De son râle putride, un vent de cauchemar Mêle l’eau à ses larmes, le trépas à sa vie, Lui siffle litanie de crimes et délits Avant de la pousser dans les bras du hasard.
Au bout de la ruelle, des lumières vives… La pensée apaisée, le pas plus assuré, L’espérance dans l’âme, elle va le coeur léger Telle une naufragée qui reconnaît sa rive.
Ses craintes envolées, elle essuie sa détresse… La pluie trouble toujours le silence du soir ; Dans ce fracas d’automne, éructent dans le noir Des jeunes désoeuvrés à la morbide ivresse…