Au profond de tes yeux, j’ai appris la détresse Tandis qu’au fond des miens se noie la tristesse. Tu enroules ton corps sur le velours affable Guettant son retour et le silence t’accable.
De son départ, tu n’as gardé que l’abandon. Il est des manques au goût amer de l’absence ; Une main câline ou un regard d’émotion Ne peuvent apaiser ton infinie souffrance.
Tu déambules lentement ton élégance Dans chacune des pièces de notre demeure Et tu étends ta peine et ta désespérance Devant la porte de la chambre du bonheur.
Comment pourrais-tu désapprendre ses caresses ? Tu lui as donné ta vie, elle t’a offert son cœur. Tu l’aimes et tes yeux parlent de ta détresse, Boule de poils aux yeux verts pleurant son malheur.
Sa vie l’a entraînée vers un monde nouveau, Vers un monde aux mille peurs, aux mille dangers Là où les grands murs couchent le soleil trop tôt, Où ta liberté aurait été bafouée.
Aurais-tu pu oublier la haie de cyprès, Les romarins, la lavande et le mimosa Que tu frôles pour rentrer toute parfumée ? Elle t’aimait beaucoup trop pour t’emmener… là-bas.