Comme les cerfs-volants ont besoin de la brise Et de mains complices pour sillonner les airs, Pour enlacer ce vent au souffle qui courtise Et porter haut leur vol dans un ciel bleu clair,
L’amour ne peut vivre sans le moindre murmure, Sans cette passion qui brûle sous la peau, Déluge de lave, fureur et éclaboussures Recherchant l’estuaire où s’apaisent les maux.
Comme l’azur s'égaye aux couleurs du bonheur Sous les regards aimants et attentionnés, Emerveillés aussi par ces voiles de douceur Qui ondulent au vent leurs cheveux libérés,
Sur l’océan des coeurs voguent les rêves bleus, De leur douce écume ils caressent les rivages ; L’alizé soupire sur les corps amoureux Où les grains de l’âme dessinent leurs voyages.
Puis, le vent et l’amour, sous d’obscures raisons, Retiennent leurs souffles et figent leurs émois, Avalés par l’ombre qui tue les passions, Noire silencieuse ou glacée dans l’effroi.
La vie est suspendue aux lèvres immobiles, Douloureuse agonie avant la renaissance ; Des instants futiles fixés au mur fébrile Avant que ne tombent les briques du silence.
Comme l’oiseau de feu, l’amour, le vent aussi, Leurs ailes repoussées, des cendres revivront : Les cerf-volants cassés reprendront forme et vie Et les cœurs écorchés, l’amour réapprendront.