Il est des cœurs qui, enracinés dans la vie, Usent de leurs charmes, se pendent aux yeux des rêves Tels un arbre à papillons, en habits fleuris, Offrant ses attraits en camaïeu lilas, glaives
Erigeant leurs pointes avec impertinence ; Séducteur, de ses rameaux compose un bouquet De violines d’où s’échappe l’insolence D’un parfum grisant les belles énamourées.
D’un gracieux battement d’ailes, les élégantes Papillonnent et le flattent de leurs velours, Se posent et se délectent de son abondante Liqueur sucrée comme un cadeau de leurs amours.
Il frissonne sous les baisers des éphémères Tombées en pâmoison devant ses beaux atours ; Les rêves nourris par ces muses de lumière, Il s’endort dans les bras de sa vie de toujours.
Les ailes des déesses perdent leur éclat, Ces starlettes quittent leurs parures d’été Et, le cœur brisé, passent de vie à trépas Tandis que l’arbre voit ses apparats taillés.
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Il est des cœurs qui s’accrochent à leur survie ; Leurs charmes usés, ils songent à leur bonheur. L’été se meurt, les rêves pleurent, la vie aussi.