C’est un bout de terre courageux et sauvage Offrant ses rivages aux assauts de la mer Dans laquelle, souvent, le soleil fait naufrage, Arraché au ciel par des vents téméraires.
Quand le doigt de l’été sur la lande se pose, Les fleurs de bruyère, roses comme les joues D’une jeune fille qu’un regard sur elle, ose Lui donnent un charme romantique et très doux.
La terre et le granit par les vents épousés Ont le teint de l’émoi, la soie et le velours D’une main de femme sur un corps dénudé, La beauté d’un jardin aux pétales d’amour.
Un soleil timide boit le chagrin des nues Et de ses caresses réchauffe les oiseaux Réunis par la nuit dans leurs nids suspendus A flanc de falaise entre les cieux et l’eau.
Ô temps, n’arrête pas le vol des goélands : Leurs ailes déployées invitent au voyage Et portent sur leur dos les rêves des amants, Leurs âmes jumelles ne souffrant le partage.
Grain de poussière au coeur de l’Infini, La magie d’un instant, je porte l’Univers : Il est tes yeux et ta voix, l’Amour et Toi blottis ; Tu es là avec moi sur le bord de la terre.