J’ai refermé la porte aux bruits de la souffrance Muselé tous mes cris et étouffé ma peine. J’ai emmuré mes maux et j’entends le silence Il me pousse en avant, loin de toute la haine.
Que claquent les bottes dans ce monde en folie ! Je n’ai plus que mes mots qui meurent sans fracas, Morts pour la poésie, fauchés en pleine vie Quand souffle le silence et résonne le glas !
L’écho de la guerre cogne à la fenêtre Et les larmes du ciel à la couleur du sang Glissent sur les vitres, les ultimes lettres, Souffles de silence griffonnés et aimants.
Que vos chars avancent ! Moi je bats en retraite ; A la Paix, à l’Amour, vous répondez « Aux armes » : Je refuse le vent qui souffle malhonnête, La pluie sur le sable, les sanglots et les larmes.
Ne criez pas si fort, des coeurs pleurent dehors ! J’ai refermé la porte au son des décibels ; Du souffle du silence au souffle de la mort, Je n’entends que le bruit des cercueils que l’on scelle.