Tandis que le jour tire le drap de la nuit Et efface l’or sur ses paupières, doucement, Les ailes du moulin grincent leurs derniers bruits Avant de s’enlacer au silence du vent.
Le soleil, en une enjambée d’orgueil ultime, Franchit la palissade des nuées bleutées Pour enjoliver de ses lumières intimes Le vieux moulin épuisé d’avoir trop tourné.
Apaisée, la campagne peut fermer les yeux Et dormir sous la couverture de coton. L’étoile de nuit au sourire vaporeux Veille sur ses beautés et ses douces passions.
Les ailes en croix, le vieux moulin solitaire Impressionne par sa magistrale élégance. Sous les pâles ivoires de l’astre lunaire, Le paysage s’orne de mille brillances.
Les heures égrènent leurs chapelets de tendresse Avant de céder la place au soleil levant. Il réchauffera les ailes de ses caresses Qui chanteront sous les chuchotements du vent.