Le murmure du vent, dans le jardin des roses, A effleuré le mur de son souffle divin, Un frisson de printemps aux fleurs à peine écloses Sur leurs lèvres de soie où perlent les matins.
J’ai cherché le soleil sous la lune caché, Et ôté à mon coeur les pâleurs du sommeil, Les jours noircis de pluie et les nuits à pleurer, Guettant à l’horizon l’heure de ton éveil.
Les saisons ont usé le velours de l’amour ; La balancelle grince ses langueurs solitaires En attendant l’été et ses plus beaux atours Qui habillent les cieux de mille lumières.
Mon âme égratignée aux buissons épineux Egoutte ses peines aux amères couleurs, Sanguinolents sanglots tombant silencieux Dans l’océan du Temps, complice des douleurs.
La lave des larmes emporte la mémoire, Brûle les empreintes de mes doigts sur ta peau Ne laissant à la vie que des cendres d’histoire… Et l’amour renaîtra aux ailes d’un oiseau.