Des mots en fanfare venus de nulle part Se croisent au hasard sur le quai d’une gare. Ils savent leurs écarts épiés du regard Et découpés en quarts bien avant le départ.
Des mots très précieux qui sentent le vieux S’en viennent deux par deux, l’air plus que dédaigneux, Ecraser les boiteux qui ne prient pas leur dieu La prosodie, bon dieu, est ce qu’on fait de mieux.
Les rim’ enfantines sont des gourgandines Les rim’ masculines rêvent des féminines Les alexandrines se voient en sonatines Et les nougatines fuient les rimes plat(in)es.
Mais le plus curieux avec les sérieux, Ces mots si précieux à l’air impérieux S’intronisent entre eux ! N’est-ce pas merveilleux ? Poètes en haut lieu se prennent pour des dieux !
Les mots en fanfare sont-ils encor en gare ? Ils ont filé dare-dare devant les mots barbares, Les mots des scribouillards aux siècles de retard. Ils sont de ces mots-z’art plus beaux à bien des égards.
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Le dernier vers fait 13 pieds… Il est symbole de liberté Et s'il en est des oubliés Laissez-les danser s'il vous plaît !