Dans l’air silencieux assommé de chaleur, La vieille chapelle transpire ses années, Les âmes recueillies, les secrets confiés, Les larmes de douleur et celles de bonheur.
Perchée sur le clocher, bras ouverts, une croix Frôle d’une prière la clémence des cieux, De l’azur immobile en effleure le bleu, Le même bleu soyeux des yeux où je me noie.
J’emprunte le chemin aux grains brûlés d’été Le passé, sous mes pieds, n’est plus que poussière, Un nuage de toi aux couleurs de la terre ; Je reviens te chercher, je reviens pour prier.
Les sanglots du soleil glissent le long du mur Où j’ai posé ma joue mouillée du souvenir De ton premier baiser, de ton dernier soupir. Qu’importe la brûlure si j’entends ton murmure !
Sous le feuillage dru où l’ombre se repose, Je goûte à la fraîcheur de l’herbe parfumée ; Ô subtile senteur sur ta peau caressée ! L’absence n’oublie pas la douceur et les roses.
L’été a moissonné ta vie pour en faire un bouquet, A fauché la tendresse quand fleurissait l’amour Ne fuis plus mon aimé au silence du jour, Je reviens te chercher, je reviens pour prier.