Sa chevelure brune étoile l'oreiller Sous le regard éteint de la lune réglisse ; Le silence et le soir ont bu sans un regret L'écume de ses yeux d'océan inondés Pour que naisse le rêve à la douceur d'épice.
La nuit déploie son drap en voile satiné, Un dernier soupir déchire le silence, Un sanglot étranglé dans la gorge nouée Le vestige d'amour oublié pour rêver Délaissant un instant le goût de la souffrance.
Dans la chambre ouatée, le chagrin apaisé, Elle part en voyage au pays de ses songes L'espoir de retrouver l'éclat ensoleillé De ses matins d'été ruisselant de rosée Avant que la douleur ne l'étreigne et la ronge.
Elle parcourt les mers à l'infini bleuté Son visage éclairé au pourpre d'un sourire, Peut caresser les nues au soyeux velouté Avant l'ultime adieu au temps désenchanté : Son rêve l'a tuée mais son âme respire…