Un retour vers hier aux années de genêts, Des visages connus aux rides oubliées Et leurs noms effacés dès le coin de la rue, Une page de vie, des mots jaunes et nus…
Le soleil déposait ses rayons sur les murs, Le crépi blanc du sud étincelant et pur Se laissait caresser par l’ombre des cyprès Qu’un mistral affolé, frivole, faisait danser.
J’ai laissé l’arrosoir aux allées de lavande, A la rose, au romarin, comme une ultime offrande Aux couleurs, aux parfums pour l’ivresse, la beauté, Du printemps à l’été, à l’automne effeuillée.
La porte refermée sur l’enfance grandie, Sur vos rires, sur vos joies, vos envols et vos cris, Je pars le coeur serein vers un autre destin, Vos souvenirs à l’âme, ma force pour demain.
J’abandonne le vent, les cailloux, l’herbe sèche Sans verser un regret au soleil qui assèche. J’ai pris à votre amour l’envie d’aimer encore, De peindre en bleu de rêve le néant et la mort.
La parenthèse ouverte, mes pas dans vos empreintes, J’avance chancelante sur le chemin sans feintes, Je réponds à l’appel d’un futur empressé De donner ses baisers au goût de liberté.