Le soleil s'est levé sur un toit qui fredonne Et son regard s'étonne de ne trouver linceul Ni poudre de cristal blêmie comme le deuil Gelée comme l'amour dans un coeur qui frissonne.
Ses lèvres fardées d'or esquissent un sourire Et sa bouche de glace égoutte sa blancheur Son visage de cire figé dans la torpeur Recouvre sa couleur et son bonheur à luire.
L'hiver désappointé par autant d'insolence Convie les éléments à reprendre vigueur A la bise assagie de souffler son ardeur Sur le rêve précoce du printemps qui avance.
Mais la bise épuisée refuse l'offensive Charmée par la romance de l'oiseau troubadour Pressé de courtiser son oiselle d'amour En un chant de caresses sur son âme pensive.
Gaïa ronde en son ventre attend la délivrance La sève et la semence obligées au sommeil Manifestent l'envie de connaître l'éveil Et de donner au temps un regain de jouvence.
La vie et le printemps s'appliquent à l'osmose Et demain le soleil oubliera le linceul Des gerçures d'hiver en aura fait le deuil Bienheureux d'assister à la métamorphose.