Le soleil s'est fané au poison des épines : Son coeur et son âme, à la mine chagrine, Errent de fleur en fleur, de cristal en écrins, Cueillent les poudrins d'or aux roses de satin.
La nuit orpheline peint à l’encre de chine Le jardin des saisons où le triste domine ; La lune solitaire, au sombre de ses yeux, Eclabousse les cieux d’un sanglot douloureux.
Planètes jumelles au berceau du destin, L’Univers, à vos pieds, s’illumine ou s’éteint ; Suppliées, adorées de l’humble et de l’envieux, Votre complicité émeut et rend heureux.
Les perles de rosée, au jardin des glycines, Epient l’instant fragile où la lune s’incline, Où s’enroule le jour au cou du Temps serein Et puis, d’une caresse, essuie les pleurs divins.
Mais au bout du chemin soupire l’aubépine, Se cachent les oiseaux aux plumes ivoirines, Le chagrin enlace la nature éplorée Et le soleil brûlé aux ailes du passé.
N'est-il pas déjà tard à l'ombre de demain ? La lune est assoupie. Il fait nuit ce matin. Naîtra-t-il de l’espoir un clin d’œil éclairé, De l’amour éternel une aurore enflammée ?
Le soleil n’est pas mort au poison des épines ; Son cœur et son âme sonnent douces mâtines, Et le chant des anges s’élève cristallin. Si croire en ses rêves c’était déjà demain !
