Les ondes captives d’un lac en somnolence, Le silence à fleur d’eau, lissent leurs habitudes ; Le ciel est velours, l’instant est plénitude : Repose-toi mon âme aux brumes de l’absence.
Ton aile en refuge tu pleures ta misère, Lancinante blessure au sang blême du jour, L’invisible souffrance aux larmes de l’amour : Ne tremble pas mon âme aux frissons de l’hiver.
Souviens-toi du vent chantant dans les roseaux Des perles de rosée à la douceur fragile Baignant l’instant divin de leurs lueurs graciles : Accroche-toi mon âme et chasse le sanglot.
Le cristal de ton cri étoilera la glace, Le soleil dansera sur tes plumes de neige, Ton coeur s’envolera sur un air de manège : Oublie la mort mon âme et efface sa trace.
L'air du temps se pend au fil du souvenir, Sur l’eau immobile s’étend la lassitude, Le chant du cygne aux noires solitudes : Ne réponds pas mon âme à l’ultime soupir.