Un paysage gris sur un tapis de feuilles, Un collier de pluie au rameau suspendu, Un voile de brumes cache l’espace nu Et Novembre pleure son chagrin et son deuil.
La rosée du matin cherche rose à aimer, Erre dans les allées d’un jardin immobile Inondé d’automne, de froidure infertile, Demandant au ciel un répit pour rêver.
La nuit tombée s’accroche aux volets des maisons Et drape les chaumes de ses brouillards de lune, Se souvient des frissons d’un mois qui s’enrhume, D’anciennes ombres, d’anciennes saisons.
Ô temps, reprends ton vol ! Ôte le flou des cieux ! Chasse les fantômes sur les tombes couchés ! La peau des nuages de grisaille souillée, Jette-la dans l’oubli. Vois l’azur radieux !
Novembre ! Novembre aux étreintes de glace, Au soleil endormi dans l’écrin de l’hiver, Vite ! Rejoins Octobre au tombeau éphémère Des saisons défuntes. Décembre attend la place.