Ô nuit de cauchemar au bord de nulle part, La lame d’acier d’une faux empressée Allume le regard d’un futur en retard De lueurs surannées à l’éclat enchanté.
De ma geôle d’ivoire, quand s’effondre le soir, Que l’hiver m’embrasse de ses lèvres de glace, Que je me laisse choir sur le sol froid et noir, Au ciel je m’enlace et chasse la menace.
Ô douleur ennemie, je te donne ma vie, Mon corps en désespoir, ma peau en écritoire, Mon sang, en eau de pluie, ruisselant l’agonie D'un cœur de déboires en sanglots de l’histoire.
De ma geôle éphémère que le néant éclaire, Demain il sera tard, il sera bien trop tard ; Je serai poussière errant dans l’Univers. Adieu amis, je pars… c’est l’heure du départ.
Ô rivage apaisé d’un jour enfin levé ; Le requiem d’un soir à l’image illusoire D’une mort annoncée dans un rêve égaré De la chambre noire au coeur de ma mémoire.