Il est des jours où le ciel est un grand glacier, Le toit du monde emporté par un ouragan Jette les nuées contre le mur déchiré De mon coeur englouti dans le noir du néant.
Les heures tournent la clef de la nostalgie, Dans la serrure du temps rouillée par le chagrin, Ouvrent la porte aux pluies de la mélancolie, Aux larmes de glace qui perlent sur ma main.
Dans ce ciel imaginaire où la neige est bleue, Tombent des étoiles aux couleurs de l’abandon Venues cueillir le souvenir des jours heureux Sur les coussins encor parfumés de passion.
Il est des jours où le ciel creuse la mémoire Comm’ la pluie des sillons dans la terre assoiffée Où l’eau serpente en recherche de son histoire, Sa source, sa mère nourricière attentionnée.
Les heures tournent les aiguilles à l’envers En quête de l’incendie brûlant l’océan Et de la lave enflammant le lit des rivières Avant de couler sous ma peau comme un torrent.
Dans ce ciel imaginaire aux froides couleurs, La lune et le soleil ont le teint de la mort Attendant que le bonheur chasse leur pâleur Et habille le firmament d’étoiles d’or.
Il est des jours où le ciel joue de son archet Et arrose le coeur de ses notes pluvieuses. Ô mélancolie, que j’aime en toi me plonger, De tes feux tamisés faire naître une aube heureuse.