En son ventre arrondi, une rivière ardente Aux ondes satinées comme des feuilles d'or, Coule, sensuelle, d'une beauté troublante, En suivant les courbes de l'amour et des corps.
Il accueille en son sein les étincelles d'âme, Ambre le teint blafard des visages de nuit, Donne aux sourires un éclat qui désarme Et réchauffe les coeurs où se baigne la pluie.
La passion brûlante en son ventre bouillonne Il épie, patient, le coucher de la lune, Sa jumelle languide, et son coeur carillonne A l'instant où le jour se lève de la dune.
De ses yeux de braise il invite au voyage Chasse les nuages et, en touches de bonheur, Caresse les ailes des oiseaux sans rivage Et les joues de l'hiver blêmies par la douleur.
En son ventre un torrent de lave incendiaire ; Tout feu et tout flamme, il rayonne alentours, Séduit sans un remords ; condamné solitaire, Il allume le Monde et appelle à l'amour.