Au-dessus du berceau de son regard marine Où l’horizon en deuil a versé sa grisaille Les cieux désespérés n’ont point trouver la faille Pour ôter les épines à son âme chagrine.
Le chant mélodieux d’un baiser sur la lèvre, Le désir de l’attente, le soupir d’un coeur tendre Ne sont que souvenirs du plaisir à s’éprendre, Un triste requiem de l’amour sans la fièvre.
Il n’est pas un matin où ne ruisselle un pleur, Une brûlure vive, une blessure amère, Taillant dans sa joue blême un sillon de colère, Une rivière pourpre aux larmes du malheur.
Au silence de l’aube, ses yeux cernés d’absence Cherchent dans le lointain l’immense citadelle Où se meurt l’imprudent à la foi éternelle, Puni d’avoir aimé la joie et la jouissance.
Si le temps assassin déshabille la rose, Ôte ses artifices, son mystère n’efface ; L’amour, comme la rose, quand la froideur le glace, Ne va pas au tombeau : il renaît, il explose.