Les aiguilles tournent dans le vide du temps. Le chagrin a gratté les chiffres du cadran Où des mots de satin, en papier de vers, Enflammaient les heures dans le froid de l’hiver,
Saupoudraient les roses de flocons étoilés, Dessinaient l’amour en instants d’éternité, Arrêtaient l’horloge pour sublimer la vie Et respiraient l’harmonie et la poésie.
Les aiguilles tournent dans le vide du temps. Des mots en larmes envahissent le néant, En silence, bâillonnés d’avoir trop aimé Par les amours présentes soudain réveillées.
Sur la page blafarde, les vers orphelins Ne chuchoteront plus leurs rêves opalins, Ne soupireront plus les murmures du vent : Ils fuient les tourments et s’endorment pour longtemps.