La blessure est profonde et la peine infinie Mais est-ce une raison pour éteindre le monde ? Il est que plaie d’amour martyrise la vie, Egratigne le coeur et le regard inonde.
Elle n’est point mortelle : elle est salutaire. Comm’ dans la nature, seuls les plus forts résistent. Qui ne s’est pas ému face au faon solitaire Que le lion dévore ? La scène nous attriste,
Un spectacle affligeant pour l’âme sensible ; La nature a ses lois et le coeur ses émois : S’il pleure ses chagrins et hurle à l’impossible La loi naturelle peut-être en est la voie !
Le Monde est fabuleux, sachons ouvrir les yeux ! Et l’Amour merveilleux quand regarde l’enfant : Il saisit l’importance en comptant jusqu’à deux Pourquoi faire compliqué ? Admirons l’innocent !
Aimer, savoir aimer, aimer et être aimé Deux âmes jumelles, deux âmes siamoises Indissociables, le bonheur partagé Coeur à corps, corps à coeur dans un ciel turquoise.
Si un et un font deux et deux ne font pas un, Des nues menaçantes, gorgées de pluies amères, Rouillent jour après jour, matin après matin, L’amour et l’avenir, la vie et ses lumières
Mais il serait folie que d’éteindre le monde. Si sanglotent les jours, c’est l’Amour qui s’ennuie Il est temps de partir, d’abandonner la ronde, Une preuve d’amour, un cadeau à la vie.