Je rejoins la brume des matins ordinaires, Le non-sens du temps, les pleurs séchés des heures, L’amour silencieux figé dans ses douleurs Je suis l’invisible sur une mer coton.
J’entre dans l’inconnu écheveau sans dédales Et le vide dresse ses murs de confusion, Un horizon opaque où se perd la raison, Une douce prison sans les barreaux du mal.
J’avance tâtonnant dans le brouillard épais, Des mains me détiennent, des autres me délivrent De l’enfer des clameurs, des mots titubant ivres… Mes cris percent le mur, l’écho revient muet.
Sans repère à venir, je me retiens aux fils De ton regard perdu dans les bleus de mon âme Et le doux et l’amer mêlés aux eaux du blâme Enfument l’horizon de vapeurs immobiles.
Je songe au vent léger et au soleil brûlant Chassant l’heure funeste et son apesanteur, La nostalgie du temps où se complait mon coeur, Où le flou de la vie m’entraîne bien souvent.