Une larme volée à la source du temps, Epousée par le vent, cherche sombre océan ; Une goutte d’amer mêle son flot brûlant A l’écume noire de ses plus las tourments.
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Si un mot assassin s’échoue au bord des yeux, L’écho muet des pleurs s’écoule douloureux Le long des joues blêmes et des jours malheureux, Et rejoint le tombeau des lâches désaveux.
Le coeur contaminé par l’infâme poison Etouffe sa raison, glisse vers les bas-fonds ; De rancune nourri, vide de passions, Il libère son cri et quitte sa prison.
Sous le poids du chagrin, les sanglots retenus Se pressent aux rives des regards éperdus Et, l’âme mise à nu, sur les visages déçus, Déversent leur sel en torrents continus.
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Mon coeur en encrier, la lune et sa caresse, Ma plume mon amie, ma force et ma faiblesse, Il goutte de mes mots la larme où je me blesse, Il pleure sur mes vers des vagues de tristesse.