Les larmes roulent sur un plancher de silences, Le soir ne joue plus que le vide des soupirs Et renvoie l’écho en vibratos de souffrances Qui se brisent contre le mur des souvenirs.
Les nuits, blanches ou noires, tuent mes rêves en bleu ; Je souffre, je perds la foi et je me perds en toi Je déchire les pleurs qui embrument mes yeux Et noie mon chagrin dans un océan de froid.
En rouge et noir coule le sang de mes rivières ; Je ne veux pas mourir étouffée par le temps, Prie le soleil de me transfuser ses lumières Pour qu’enfin renaissent mes sourires d’antan.
Doucement je quitte le royaume des ombres Où je comptais les jours de ma mort annoncée. Mes fêlures se consument dans les décombres De nos instants condamnés à l’éternité.
Tu m’as perdue sur le boulevard de tes doutes Il fallait à mon amour plus que des lueurs Tu as soufflé l’hiver sur mon cœur en déroute, Soufflé si fort que sont partis aussi mes pleurs.
Tu m’attrapais la lune, je voulais le soleil, J’adorais le jour, toi le noir et ses habits J’étais une étoile pendant tes nuits de veille : Tu me faisais l’amour à l’ombre de ta vie.
Demain, je dormirai dans les bras du printemps Et dans mes rêves, je voyagerai solitaire, Le cœur encor accroché aux nuages blancs Que tu avais sculptés pour moi… c’était hier.