Fidèle soupirant, je vous aime, je vous hais ! Je vous suis au tombeau sans verser flots de larmes, Sans attendre l'écho des mots nus de leurs charmes, Des mots perdus d'avance au temps de l'imparfait !
Comment puis-je briser votre air insatisfait ? A mes effets de style, à mes cris, mes alarmes, Ne reviennent jamais murmures ou vacarmes : La mort les a fauchés, la mort les a soustraits.
J'ai flâné, alanguie, aux joies de votre rive, Goûté au doux paisible de votre heure tardive ; Avez-vous souvenir de l'instant solennel
Quand, blottie dans vos bras, la voix faible et craintive, Je réclamais le droit au silence éternel Et un soupir de mot sur mon âme captive ?