Tu gis, là, sur la solitude des galets Où se sont échoués de nombreux naufragés Partis étreindre les vagues enchanteresses Brodées en soie océane par les déesses.
Enroulant leurs boucles aux éclats de soleil, Elles offrent leurs baisers aux lèvres de l’éveil Puis, de leur chant ensorcelant, bercent les cœurs Rêvant de voler quelques instants au bonheur.
Tu gis, là, sur la mélancolie des galets Où se sont couchées d’autres âmes enflammées Par les arpèges de l’écume effleurant La peau du rivage de leur désir brûlant.
Les rêves plongent dans l’amertume du temps En jetant les âmes en peine dans les tourments D’un présent qui s’attache, d’un futur qui s’efface Dans le silence pleurant des larmes de glace.
Ô ma douleur, je te laisse sur les galets… Mon cœur est lourd par trop de chagrins éprouvés Et se noie dans l’océan de mes inquiétudes Vagabondant au gré de tes incertitudes.