L’heure tournait joyeuse sur ma jeunesse en fleurs Mon rire ricochait sur l’eau silencieuse Qui coulait jours heureux goûtant insoucieuse Le printemps émouvant aux divines lueurs.
Sur mon chapeau de paille s’invitait le soleil Curieux de connaître les secrets de mon âme Une brise mutine une ombre qui se pâme Déposaient leur tendresse sur ma route en éveil.
Longeant la rivière où dormait le ciel Le corsage d’été en voile transparence Accueillait le regard aux plis de l’insolence La braise et le velours le rêve et le miel.
Le rêve se vivait le coeur battait tambour Sur un tapis de mousse baigné de lumière De désir avoué de rosée éphémère Semence de la vie en offrande à l’amour.
A l’heure où le soleil adoucit son ardeur Et rejoint l’horizon à la rive lointaine L’automne au bel habit sur la feuille sereine Pose feu et frissons la noie dessous un pleur.
Et la langueur du temps plonge en profond sommeil Les âmes et les roses flétries de lassitude Le rêve se repose au lit de l’habitude Et mon chapeau de paille se fane sans soleil.
Le printemps renaîtra sur le bord d’un soupir A l’aveu de tes yeux brille encor une larme Tombée sur mon corsage brodé d’or et de charme Quand l’été souriait sur l’eau bleue du plaisir.
L’hiver est un tourment si le coeur est douleur A l’heure des bilans, il faut voir derrière Le chemin parcouru celui qu’il reste à faire Car souvent sous le pleur le bonheur et sa fleur.