Il cherchait un soleil pour guérir sa blessure Un mot rond de tendresse un mot flatteur et doux Un parfum de douceur pour son coeur en remous Pour ses lèvres pincées gercées par la froidure.
Il savait l’artifice, le charme et l’illusion Promettait un Eden et prônait le partage Accueillait les secrets du sage au plus volage Dont il se servirait les jours de déraison.
Il niait la passion la folie et l’ivresse Dissertait sur l’amour l’infini l’absolu Dénudait le désir comme on ôte la glu Voilait d'un flou amer les rêves de princesse.
J’ai croisé son regard lisse et sans éclat Des spectres l’habitaient envahissaient l’espace Il neigeait dans ses yeux un horizon de glace Condamnant le printemps à refuser ses bras.
J’ai vu la perversion sous les ailes d’un ange Chantages à l'amour au menu quotidien Quand l’objet convoité découvrait le vilain Sous le vernis craquant d’un masque bien étrange.
J’ai connu son enfer vécu sa soumission Reçu le fol écho d’une larme sournoise Versée par un démon à l’orgueilleuse ardoise Jouissant et ricanant devant l’humiliation.
Aux barreaux de son coeur où l’or cachait l’usure Où la rose effeuillée fanait au marbre froid Pétales en linceul pour étouffer la voix Le râle de l’oiseau mourant sous son injure.
J’ai trouvé une place entre hier et l’oubli Et j’entends un soupir au milieu du silence Il chante dans la nuit pour couvrir l’insolence D'un sanglot éphémère où jaillit le mépris.