L’alizé de l’été, doucine rêverie, A noué ses soupirs à mes tendres murmures, Une caresse d’aile aux plumes de l’azur A frôlé le velours de ta bouche ancolie.
As-tu souvenance du vent dans mes cheveux ? Il les faisait danser sur mes épaules nues Et des mèches têtues différaient l’entrevue De l’absolue candeur de nos yeux amoureux.
C’était le temps des fleurs, des blés et du bonheur, De nos corps épousés dans les champs parfumés A la lavande bleue et au miel de baisers, Des voeux d’éternité en pétales de coeur
Et si la pluie pleurait sanglots longs et amers, Tu écartais les bords du corsage des cieux En volant des flammes au soleil capricieux Et faisais que l’amour soit d’or et de lumière.
As-tu souvenance de mes mots sur ta peau ? Ils étaient vagabonds dans la magie du soir Leurs longs bavardages te contaient notre histoire Et les mots s’enlaçaient sous les doigts des héros.
C’était le temps des nuits sous la lune opaline, Des étoiles d’argent à l’anneau de nos songes, Des étreintes en or que l’infini prolonge En gravant l’Univers à nos âmes câlines.
Doux sont les souvenirs au seuil de l’avenir : Ils sont rubans de soie autour de nos émois, Tissés en fils de joie ils m’emmènent vers toi ; Nous sommes le passé, nous sommes à venir.