Quand l’insomnie s’amuse avec mon âme en peine Sur les murs peints de lune, votre ombre en souvenir Esquisse un pas de danse léger comme un soupir, Comme une nostalgie adoucie et sereine.
Aurais-je trouvé place en votre solitude ? Je me plais à le croire à l'agonie du soir ; J’aurais vidé les nues de leur noir désespoir, Et prié le soleil d’enflammer l’habitude.
J’aurais cueilli vos larmes avec délicatesse, Déposé des sourires sur vos joues incolores, Des étoiles d’argent ou des paillettes d’or Et sur vos lèvres blêmes, des baisers de tendresse.
Vous ne pouviez me voir, vous ne pouviez m’entendre ; Votre coeur, déchiré, ignorait ma présence, Mes pas foulaient le sol de votre amour en cendres. Vous revenez, pourtant, dans mes nuits, me surprendre…
Vous reverrai-je, un jour, penché à la fenêtre, Vos yeux de clair matin accrochés à la mer ? J’ai quitté le rivage, condamnée à l’hiver, Sans jeter un regard où vous étiez peut-être.