Dans la blancheur glacée de l’hiver elle s’éteint, Epuisée par sa longue marche dans la nuit. Son cœur, habillé des oripeaux du destin, Tombe sur la route de ses rêves détruits.
Elle imaginait les étoiles immortelles… Et pourtant, ce soir, recouvert d’un drap de neige, Son corps étreint la glace du monde réel Et ses lèvres se brûlent au froid qui abrège.
Avant qu’elle n’épouse le prince du néant, Les belles incendiaires aux divines flammes Ornent de pierres de lune son manteau blanc, Celles qui lui souriaient dans ses nuits de larmes.
Elle n’avait jamais rêvé d’un si beau cortège Pour l’accompagner sur le rivage d’en face, Sur cette plage où l’océan joue ses arpèges, Où l’écume de l’amour soupire sa grâce…
Elle s’approche de l’instant où la vie chavire, Instant pathétique où défile la mémoire Quand le temps ne se compte plus qu’en souvenirs Mais s’agrippe encor aux paupières de l’espoir.
Son corps est baigné par une douce chaleur ; Elle n’a plus froid. Elle dort sur un lit de nuages, Douceurs de coton aux caresses de bonheur. Derrière ses paupières closes, un paysage…
Serait-elle arrivée dans le jardin d’Eden ? Le doute s’installe. Mais où sont donc les fleurs ? « Ouvre les yeux, dit-il, et oublie ta peine, Il n’est pas encor l’heure de partir vers ailleurs »
Il est des étoiles qui ne meurent jamais ; Elles brillent mêm’ quand le ciel pleure son chagrin. Le bonheur est une fleur qu’il faut cultiver, Arroser de larmes d’amour chaque matin.