Tuer le temps avant qu’il ne m’anéantisse Et m’entraîne dans les bas-fonds de son néant. Je suis au bord du précipice, mes mains glissent ; De ses stigmates perlent des gouttes de sang
Qui, en tombant sur le plancher des heures, se meurent Imitant le bruit d’un coeur épuisé d’aimer Et de lutter contre ce voleur de bonheur Protégé dans sa fuite par des complicités.
Que le Temps est changeant ! Tantôt train de l’espoir, Il promet un voyage au bout de l’Eternel, L’Eternité comme rivage de l’histoire, On le suit dans sa course vers une vie plus belle,
Tantôt bateau fantôme perdu dans la brume : S’accrochent à la barre des heures immobiles Les doutes, les désespoirs et l’esprit s’enfume Le cœur, les mains rivés aux instants inutiles.
J’aimerais pouvoir tuer le temps sans rien faire, Sans ne rien faire qu’attendre qu’il recommence Mais je n’ai plus le temps, ma jeunesse est derrière ; Aujourd’hui, je défie les temps morts et j’avance.