Aux claires mâtines, une larme des cieux Se suspend à l’ourlet du velours d’une rose S’abandonne un instant, sur le temps se repose, Avant l’ultime offrande à la terre des dieux.
Au miroir de tes yeux, une fleur éternelle ; Quand sous tes caresses elle frissonne et ploie, S’abreuve à tes lèvres des soupirs de ta voix, Tu ne crains ni le froid ni le ciel qui ruisselle.
N’oublie pas le bonheur sous la pluie des sanglots ; Que s’éloigne l’amer et fleurisse l’amour Au pays de ton âme, au jardin de tes jours, Que ne fane la rose au désespoir de l’eau !
Si ta Rose s’entache à l’obscur de la nuit, Si des torrents de pleurs inondent ton visage, Relève le soleil des racines de l’âge, Donne l’or et l’amour aux années qui s’enfuient.
Dans ma main est tombée une goutte de coeur Elle a franchi le mur de nos amours mortes Elle brûlait de douleur. Que le diable m’emporte ! En tes rêves d’Eden, je suis la Rose en fleurs.
…
Au jardin de tes yeux une rose étincelle Que jamais du ciel le chagrin ne ruisselle