Ô Homme-Tour imprenable Miséreux imperturbable De tes bases, de tous tes puits De tes paradis là enfouis En tes voûtes, en tes douves en deuil Sommeillent sans bruit tes écueils Qui affleurent et puis fracturent De lézardes, larmes et murs
Chances si rares et sereines Avec tes malchances saignent Extirpent de toutes les nuits Des fantômes immenses et tout gris Transparents sires, si tristes errants Vagissant aux enfers, aux vents Sur leurs joues, de leurs yeux en sang Meurent quelques larmes en zigzaguant
Tes caves, glaciales tanières Ténèbres, angoissants repères Inutiles réceptacles Gardent abrités tous leurs secrets Des maux, trop d'anciens obstacles Chairs putrides et ordurières Nauséabondes, gangrénées Mais qui en tes larmes espèrent
Ô Homme-Tour imprenable Tout fissuré de bout en bout De salpêtre insupportable Tes sanglots grimpent, lentement Bêtes infernales, rampantes Se pressent toujours plus violents Terrifiant Ronge-coeur à bout Proches des larmes grouillantes
Contre ton corps de peur brisé Tes poings douloureux sont serrés Ta bouche déformée s'ouvrant D'un râle se déchire en grand Vers le ciel se tend pour hurler Tes yeux soudés d'être brûlés Puissamment vomissent en longs jets Enfin, toute larme avortée