Je t'aime O Vieille Dame au coeur vêtu de noir Là, sur la scène de la vie je t'applaudis Condamnée à ravaler larmes et déboires Tu inventes encore des raisons d'être hardie
Tous te bousculent, et ton corps, lui, te malmène Mais tu restes sur ta canne campée en reine Courbée du deuil de la totalité des tiens En signe d'un espoir qui jamais ne s'éteint
Ton visage sans l'ombre d'un fard, rayonne De beauté volée à la Nuit en ingénue Si j'osais je tendrais vers tes joues inconnues Ma main pour chérir l'Amour qui par toi donne
Tu éveilles en moi tant de douce tendresse ! En toi j'aime encor si fort, mère et grand-mère Et l'inéffable et subtil' candeur altière D'une amie qui parle au nom de la Sagesse
Tu marches dans la rue trainant tes pas si lents Et mon coeur en ressent des émois étonnants Sans le savoir je deviens un peu ton enfant Pris du besoin de tenir ta main un instant