Quand les rayons dorés du soleil tropical Saluent le nouveau jour d’un baiser amical, Déjà ils sont là à leur point de référence Leur visage marqué du sceau de l’indigence.
A tous les coins de rues, on les voit en haillons ; Sous l’œil brillant, mais inconscient de l’horizon, Seul témoin permanent de leur vie de galère, Ils quémandent du pain pour subsister sur terre.
A l’heure du dîner, ils sont souvent à jeun Et attendent toujours le moment opportun Où, voyant leur sort et touché par leur rengaine, Un bon samaritain soulagera leur peine.
Quand leurs cris lourds de faim se perdent sans écho En plein cœur du néant, toujours sourd à leurs mots Le fils de X, jette pourtant la poubelle La moitie de son délicieux plat de sarcelle.
Souvent le soir quand au creux de leur intestins Survient l’âpre révolte acharnée de la faim Chez les gens fortunés, dénués de mansuétude Même les chiens mangent jusqu’à la lassitude.
Grandissant sans le pain du savoir, sans grands soins Ils subsistent peu et mal à leurs besoins Et pour ne céder à leurs tristes destinées Beaucoup se font portefaix ou bien prostituées.
A force de penser à leur pénible vie, Ils passent bien souvent des nuits d’insomnie Les yeux noyés de larmes et fort désespérés Tout, ici-bas, leur fait regretter d’être nés.
Ils sont souvent des enfants sans père, ni mère Qui se voient, hélas, dans les bras de la misère, Grandir en tendant quotidiennement leur main Et mourir dans le regret, l’orgueil et la faim.
Miguel MINGOLOVE Romain, écrit 1993, à l'âge de 15 ans