Sur la scène familière de ces nuits de solitude, Accentué par le décor mystérieux des crépuscules, Rossignols et cigales, de leurs voix harmonieuses, Accouchent des sérénades d’extase sous ma fenêtre Et offrent au calme profond de ces heures vespérales Des mélodies pour épouser le refrain des feuillages. Sans que les notes changent, les joyeuses chansons Que fredonnaient autrefois ces oiseaux-musiciens toute la nu Ont aujourd'hui un air plaintif et nuisible à mon âme. Puisque ces concerts sauvegardent fidèlement L’intimité de nos aveux et le rythme de nos ébats.
Nous nous sommes quittés, toi et moi, Au hasard d'un soir au visage pâle et sans lune Où la brume atténuait la lumière des étoiles, Et le firmament épanchait des larmes de pluie. Le véhicule de nos sentiments courait à toute allure Sur le pavé velouté de l’avenue de la passion, Quand le pneu de nos émotions a subitement explosé Là où le sentier bifurque vers le chemin épineux des adieux. Et comme deux oiseaux amoureux pris dans un baiser délicieux Quand la branche d’où ils se perchaient brusquement s’est ca Nos doux cœurs enlacés ont cessé de danser à l’unisson Aux rythmes Ibo et Nago du tambour des «Je t’aime>.
Et depuis, la course du temps a marqué notre histoire, Des rides de regrets et de la cicatrice d’un mot de trop. Pourtant, Ô joyau, j’ai encore la sève de nos tendresses Qui coule à profusion dans mes veines et nourrit mon espoir. Je ressens encore le goût de tes baisers rapadou sur mes lèv Et le poids léger de ta tête sur ma poitrine gauche. Mes oreillers gardent avec nostalgie le parfum du maskriti d Mes draps retiennent la chaleur de mes illusions de nous deu Mon lit, vide de la forme de ton corps, conserve jalousement Le secret du miel de nos voluptés les plus enflammées Et la fleur fanée au jardin de nos souvenirs Garde encore en otage le succulent nectar de mes sentiments.