Con finement
Con finement se voyait Roi du monde,
La Terre comme sujet qu'il pouvait humilier,
Salir et exploiter, démolir et piller,
Jouissance inique de l'immonde.
Con sommant de consommer,
De jouir de ses « droits », le plaisir en bannière,
Le Peuple avide de Con plaire
Se mit à tout dévorer.
L'égoïsme était la norme, chacun devait avoir,
Plus, mieux que les autres, c'en était un devoir ;
La Nature souffrait, exsangue et suppliciée,
La planète innocente en devint mortifiée.
Alors un jour...
La Terre se leva contre son bourreau :
« Tu m'asphyxies de tes gaz ?! Tousse et meurs !
Tu vis dans l'égoïsme ?! Reste seul et pleure,
Dans les soupirs et les grandes eaux » !
« Le climat s'est réchauffé par tes abus,
Subis donc une fièvre qui t'alite,
Étrangleur de ce monde, toi qui tue,
Expérimente la mort subite ».
Con finement se croyait un puissant,
Dominant la planète et ses éléments,
Mais Con finalement se trouva impuissant
Quand Covid faucha dans ses rangs.
Ainsi...
Con fut contraint de s'interroger ;
Seul, confiné, conduit à méditer,
Et le Peuple avec lui de pleurer,
Car tous étaient dans la complicité.
Con réfléchit et Con sut :
L'air se purifiait de jour en jour,
La faune et la flore s'amélioraient à vue,
La fraternité devait faire son retour.
Con prit le temps de panser l'excès :
Il fallait réparer et chercher l'harmonie,
Vivre avec le Tout comme avec un ami,
Faire Un avec l'Univers et retrouver la paix.
Con fit dès lors preuve de sagesse et écouta la Terre.
Humble, il se mit à traiter chacun comme son frère.
Alors Con ne fut plus Con : de cancre il devint Maître,
Et Con finement put cesser d'être.