Du bout de cette tige incandescente, Je m'élève vers le ciel ; Sinueuse, torturée, élégante Et dispersée, superficielle.
Je suis la vie qui s'enfuit, Mélancolique et flottante, De cette clope qui se consume, De ce long corps blanc.
Tu m'aspires, tu me souffles et je pollue ; Formes indéfinies, Formes qui tuent, Qui s'étouffent dans l'infini.
Je m'incruste partout, tout le temps, Sur tout ce que je caresse, Sur un mur, un vêtement, La peau d'une déesse.
Je te parfume de l'odeur de la mort, Je me dépose et caresse ton corps, J'imprègne tes tissus, je charge ton haleine, Je dépose mon poison dans le creux de tes veines.
Tu épuises ta vie en aspirant la mienne, Ton cadavre en sursis se délecte de moi, D'ici quelques années tu pleureras à peine, Quand triste et fatigué(e) tu mourras dans mes bras.