Des feuilles jaunies tombent sur le sol ; Elles ont voulu glisser sur une brise légère, Et se sont décrochées, belles suicidaires, Pour chuter lentement et s'éteindre en plein vol.
Mon corps est étendu sous ce chêne qui meurt, Et je sens le contact des feuilles sur ma peau ; Elles tombent et s'accumulent, je perçois leur odeur, Elles me font un linceul orangé et bordeaux.
Moi je ferme les yeux sur ma petite vie, Je me laisse bercer par une douce folie, Je ferme mes paupières sur un monde futile, Où tout est si factice, où tout est inutile.
Je suis si fatigué, mes paupières sont si lourdes... Je ne sens plus le monde extérieur ; Je n'entends plus mon cœur et ses mélodies sourdes, Un rêve m'envahit, je sens que c'est mon heure !
Je ne veux plus souffrir dans ce monde malade, Je veux lever la tête, observer les étoiles, Et j'aimerais pouvoir d'une ultime bravade, Tomber la tête haute et mourir sous un voile.
Mon corps a disparu sous les feuilles jaunies ; Je suis tout recouvert d'un large manteau brun, Et l'on ne me voit plus, je suis enseveli, Je reviens à la terre et je ne suis plus rien.
Moi je ferme les yeux sur ma petite vie, Je me laisse bercer par une douce folie, Je ferme mes paupières sur un monde futile, Où tout est si factice, où tout est inutile.