Pas de place pour la pudeur, On a tété le miel de mes seins angéliques dans l’obscurité. Sans merci. Mon corps chancelant tel un vieux pont délaissé Et mon cœur jonché de sutures pleure en silence. Le jour je distribue des sourires, la nuit j’offre mes cuiss Pardonne-moi cher thé, j’ai oublié ton goût Le vin rouge a empoisonné mes entrailles Et sur ma peau ça sent encore la salive de ces fous. O, hommes hédonistes, vils et assoiffés Vous dont les bouches m’offrent la nausée Que savez-vous de l’au-delà de ma poitrine et de la vraie co Rien. Car jamais, vous ne pourrez espionner mon âme. Jamais. Vous avez léché le nectar amer. Vous n’avez plus rien à déch Partez ! Prenez vos charognes assouvies, vos boutons et vos mégots Laissez-moi le temps de me parfumer le dos Pour oublier vos odeurs Pour accueillir un prochain prédateur. La noirceur, l’infamie et le dégoût résument ma vie Je le sais. Pourtant je continue à fermer les yeux Les regards, les chuchotements et les rumeurs distillées Je n’en ai cure mais au vrai, je les fuis. Ma porte honteuse est éternellement ouverte Sur mon front c’est déjà gravé : femme de nuit Et je le suis.