Un jour, apparu dans la liesse, Notre premier mot fut « maman ». Nous avons marché sans faiblesse Vers une douce vie d’enfant. Chaque bougie comptait les ans Qui voyaient grandir notre audace, Puis nous devînmes adolescents. Il court, il court, le temps qui passe.
Amourettes dans l’allégresse, Rupture des fous sentiments, Sont la rançon de la jeunesse Qui efface les vains serments. Bientôt, finis les faux-semblants ! Les franches amours les remplacent, Lors, vivre n’est plus un tourment. Il court, il court, le temps qui passe.
Puis, vient le temps de la sagesse. Terminés les fougueux printemps ! Prennent leur place la tendresse, L’adoration des vieux amants. Consumées les folies d’antan ! Le soir, amoureux, ils s’enlacent Et ils songent aux fols instants. Il court, il court, le temps qui passe.
Le temps, tu te moques du temps ! La vie pour toi est une limace, Elle a tout son temps, et, pourtant, Il court, il court, le temps qui passe.