J'veux construire un domaine Où j'n'aurais aucun roi, Mais bien sûr ce s'rait toi Qui deviendrais ma reine;
Toi qui verrais ma peine, Calmerait mes émois, M'arrêterait quand je bois Et effacerait ma haine...
Je pense à cette scène, Un matin dans le froid, Nous n'sommes que toi et moi, Nous contemplons la Seine.
Entre nous deux, un pont Bien plus grand que l'on croit; Quant à moi je ne vois Qu'un rien à l'horizon.
J'imagine tes ch'veux longs, Ton sourire et sa joie, Mais tes yeux font ma loi Et j'en perds la raison.
Il n'y a plus un seul son, L'air se fait lit de soie, Et en m'cassant la voix J'hurle dans ta direction...
Mais j'sais pas ton prénom Et tu n'me connais pas; Tu n'entends donc même pas Et t'en vas pour de bon.
Alors je cours en rond Puis glisse sur le verglas; Je finis donc à plat, Conscient de toucher l'fond...
Je sais ma vie bien vaine Car tu n'la partage pas; Je m'perds même dans mes pas A cause de cette rengaine.
Ce poème est une graine Qui jamais n'germera, Car pour toutes ces choses là J'suis un peu à la traine...
Mais pour peu que ça t'prenne -me demande pas pourquoi- De faire un tour par là, Alors je t'en fais don; J'sais qu'tu me trouverais con Si tu lisais cela