Lorsque se sont tues les longues tempêtes Apocalyptiques des obus qui broyaient Les dernières venelles de la ville sainte Jonchées de gravats des friables foyers
Un soldat surgit à l'horizon opaque et fuligineux De la nuit dépouillée de sa robe étoilée Naguère fut égayée par les astres lumineux Comme une nubile roucoulant ses pudeurs voilées
Ses pieds faisaient frissonner la terre mystique Sous les corps déchiquetés et les fumantes décombres, Quand soudain! une voix traversa -douce et angélique- Les longs silences compatissants des ombres:
"soldat!! dans notre patrie ont repoussé les ronces des gue Où chaque pierre est souillée de notre sang! Et la nature répand l'odeur des chairs Dans les plaines, dans les vallées et dans les monts!
La nature est pâle comme le visage de la mort!!! Dans les sillons givrés de vos haines Se couchent -Majestueux- ô! les chastes corps Et la noble justice brûle encore leurs veines!!
Fuis ces champs lugubres de trépassés Que relaterait un jour aux rayons splendides!! Fuis ce jour où des pauvres mères sont ramassées Sur les dépouilles de leurs fils candides!!!
Ou peut être que ta maudite gâchette Convoite encore quelques âmes qui râlent Tire!! je ne cherche plus une cachette! Je suis libre et je me moque de vos balles! .......................................................... .........................................................
Ma mère, mon père, mes frères ont rejoint L'immense infini et l'olympe des martyres Comme d'éclatantes étoiles de loin Ils brillent dans les cieux vastes de nos souvenirs!
Un jour le "vieux ciel" bénira notre terre Et l'étreindra de son amour profond! Comme le baiser doux et chaste d'une mère Sur le front fiévreux de son enfant!!!" ...................................................... ....................................................
Et la voix s'égara dans le silence Et se coucha dans le berceau de l'éternité Effrayé et effarouché par ces mots immenses, Le soldat était pâle et agité!!!!