Quand le poète parle il défie l'avenir Et les mots qu'il déclame ont des sons monotones Ils semblent provenir d'un lointain mégaphone Qui s'entête de dire l'oracle en un soupir
Il dit ce qu'il regarde au bout de l'horizon L'intarissable flux du destin de ce monde Qui traverse son rêve éveillé et inonde Le présent des hommes inéluctablement
Vigie de son époque au plus haut de son mât Il observe il scrute l'infini insondable Qui hante sa passion d'alerter ses semblables
Mais ses cris étouffés n'atteindront pas le bas Que guettent goulûment d'implacables tempêtes La raison du plus fort est celle du poète