Sur son fauteuil roulant que la neige couronne, Il attend calmement dans le jardin public La bouffée du printemps, la saison angélique Qui ne viendra jamais auréoler son trône.
Voilà qu'il esquisse aux litanies monotones Du pavé caillouteux un dieu mélancolique, Au lieu de déssiner l'indifférence inique Dans laquelle plonge ce monde sans aumône.
Rien ne brise son coeur, rien n'atteint à la gloire De ce handicapé fougueux et plein d'espoir Que les flots de l'oubli déferlant sur une île
Où l'aiguille rouillée du sort tourne à l'envers, Où la lumière du jour, rêve en exil, Cède la place au noir tout au long de l'hiver.