Je n'envie pas les mortels Compter n'est pas mon affaire Car je suis cancre en mathématiques Je n'ai donc de compte à rendre à personne L'oseille ne me fait ni chaud ni froid Un truc de baudet dé dos bas sous le bât d'effroi Mon état d'âme est immuable Qu'il fasse beau temps qu'il vente ou tonne Et mon vocable rare est irrévocable Bâtir une demeure est une corvée de con S'approprier en maître une terre Etre à la terre je lui préfrèe Errant je suis la voie de n'être plus homme Pour mes cousins voisins quidams je suis un fantôme Fumier fiente vieux con chiant comme pas untel Spectre épouvantail revenant énergumène énigmatique Larve d'iule lèpreux qui végète en son pourri cocon Vaurien oisif poète rêveur maudit damné d'enfer
Je n'envie pas les mortels Ces ombres pressées Sombres et stressées Qui puent l'ambition Qui jouent l'exhibition Qui louent l'exception Imbues de médiocrité Qui vantent prospérité et postérité La palabre mon oeil discussions oiseuses Langues de vipères becs d'oies de pies râleuses Ces vaniteux ces fats ces rats ingrats ces vantards Dieux de motte faits mus de haine de vaines gloires illusoir
Je n'envie pas les mortels Après le trépas tôt ou tard Je survivrai à leur piteuses vies en mémoire
Je n'envie pas les mortels Je les plains Les aime bien Et leur pardonne A ces méchants En mon chant Que je fredonne