Hé ! Toi ! Rêveur qui fait de l’éther sa pitance Réveille-toi et prends ton destin au collet ! Ne laisse pas la nuit t’imposer sa sentence La vraie vie c’est le jour que t’importe Morphée ?
Les ténèbres, peuplées de prophètes errants, Menus coupe-jarrets et périlleux appâts De murmures troublants, de spectres malveillants… Ne sont-ils après tout qu’avant-goût du trépas
La lumière naquit d’un mandement de Dieu Quand il dit qu’elle « soit » aussitôt elle fut Séparée à dessein des mystères insidieux Et rayonne effaçant les ombrages diffus
N’as-tu pas vu, le soir, le sang d’Hélios qui coule S’épandant sur les cieux remplissant l’horizon Et Nuit, qui le saigna, du breuvage se soûle, Se drape d’un faux deuil étendant son blason ?
Ne t’émeuvent-ils pas les rais du jour naissant T’invitant vivement aux plaisirs qui t’incombent ? La vie te laisse si, toi, la délaissant, Tu préfères Hypnos et à lui tu succombes